Ils ne sont pas ordinaires, les cinq membres de Fauve, ils voguent paisiblement entre slam et indie pop-rock, ils créent, bousculent et finissent par combler leur public avec ce qu’ils appellent le « spoken word ». Un style inimitable très bien retranscrit dans ce deuxième volet de leurs débuts, le recueil de 11 titres abrupts et mélancoliques qui perforent les sensations et les attendus. Là encore, ils ne font aucune concession avec les troubles et les inquiétudes des jeunes adultes, le phrasé inflexible et en rimes est la réponse percutante à la violence des incertitudes d’une époque. Fauve parle à son public, parle tout court, et les mots, qui vont et viennent, s’inscrivent pour toujours dans l’imaginaire collectif. Ces mots que l’on ne rencontre nulle part ailleurs invitent à l’extraction raisonnée de son quotidien. « Tallulah », « Azulejos », « Bermudes » trimbalent les âmes errantes à droite et à gauche, on prend le temps d’apprécier leur « Révérence » et « Les Hautes Lumières », puis on se laisse guider loin du blizzard.
FGE/AllTheContent News Agency