Tunng n’a rien perdu de sa magie

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Auteur d’une musique assimilable à ce que l’on appelle parfois maladroitement de la "folktronica", le groupe britannique Tunng a signé un nouvel opus apaisant.

Cette bande de néo-hippies, dont l’affabilité force le respect, parcourt son bonhomme de chemin depuis son premier album "Mother’s Daughter and Other Songs", qui date de 2005. En 2006, un second opus studio intitulé "Comments of the Inner Chorus", précisait encore davantage le côté hybride des débuts, en alignant des perles brassant – sans choquer le moins du monde – du folk acoustique proche d’un esprit pastoral et une électro aux accents pointillistes. Beats subtiles et croustillants côtoyaient toujours arpèges veloutés et caressants sur "Good Arrows", le prédécesseur de la nouvelle galette de Tunng, "… And Then We Saw Land", que l’on accueille aujourd’hui avec une certaine inquiétude… Car Sam Genders, l’une des têtes pensantes du combo, a quitté le navire.

Ce quatrième album ne témoigne pourtant d’aucun bouleversement majeur dans le son des Londoniens… et c’est tant mieux! Quoique l’atmosphère générale ait gagné en légèreté par rapport aux albums passés. Tunng se veut sans aucun doute plus accessible, davantage pop – dans le sens noble du terme – comme sur l’introductif "Hustle" ou bien "The Roadside", titre qui résume à merveille l’impression évoquée par "… And Then We Saw Land", celle de se balader, tranquille et serein, au bord d’une petite route de campagne, en se laissant bercer par le chant des crickets. Toutefois, à l’écoute de "Santiago", l’ambiance se modifie un peu. Quelque chose d’indicible se met à flotter dans l’air, un sentiment de paix, mais aussi un soupçon de mélancolie, comme quand on quitte un vieil ami que l’on ne reverra pas forcément de sitôt…

Une des marques de fabrique du groupe, le fait de poster deux chanteurs derrière les micros, continue de provoquer l’effet escompté, avec un duo de voix masculine et féminine. A l’exemple du morceau "These Wings", la touchante Becky Jacobs prend une ampleur bienvenue dans cet album et parvient à unir avec harmonie ses douces incantations aux litanies de Mike Lindsay, pour un résultat des plus gracieux.
"… And Then We Saw Land", disque homogène et d’une simplicité trompeuse, prouve de façon magistrale que l’on peut survivre au départ d’un leader, aussi fécond soit-il.

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/ATCNA