La pin-up américaine n’en finit plus d’explorer les noirceurs de l’humanité. On en viendrait presque à se demander si sa voix soul et lascive s’accorde aux équivoques de la mélancolie ou si la mélancolie a trouvé son élue en Lana Del Rey. On pourrait se lasser de ce parti pris pour les abîmes relationnelles, mais « Honeymoon » renouvelle une fois encore l’exploit: la voix profonde et aiguë de l’artiste transcende.
On se retrouve projeté dans l’univers old school de la chanteuse, dans ce monde d’hier et d’aujourd’hui où les évidences sociales se heurtent aux individualités, à leur fragilité. Le titre « Honeymoon » ouvre l’album comme une fable romantique, sur des élans d’autrefois qui résonnent au diapason de notre temps. « Honeymoon » crée un décor hollywoodien, les sentiments y sont détricotés par des accords folk, et tandis que « High by the Beach » et « Religion » se chargent de la grandeur narrative, « Terrence Loves You » et « The Blackest Day » installent le spleen. La voix de Lana Del Rey trouve de nouvelles issues, celles d’une artiste mise à nu.
Frédéric Geldhof/AllTheContent News Agency
Tous droits réservés – « Honeymoon », l’album le plus abouti de Lana Del Rey.
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