Le Québec est accroché au français, bon nombre de Québécois sont vent debout dès que l’anglais tente une percée et c’est à cette défense assidue des bons mots et de la belle langue que l’on doit l’existence et la réussite d’une artiste telle que Salomé Leclerc. Salomé Leclerc est une interprète nord-américaine, mais une interprète avant tout québécoise, qui manie le verbe avec intuition et génie. Un talent encore plus flagrant quand on en vient à parler de folk, un genre musical indissociable dans l’imaginaire collectif de la langue anglaise. Eh bien, pour celle qui s’est fait connaître en 2012 avec le titre « Tourne Encore » et l’album « Sous les arbres », dont il est extrait, le français va tout aussi bien au genre folk, un folk alternatif par essence, car au-delà de la linguistique, Salomé Leclerc propose des textes plus graves et un style plus sombre. Dans « 27 fois l’aurore », son deuxième album studio, la jeune artiste touche du bout de sa voix la perfection brute du folk, en le mariant à des volutes electro parfaitement dosées.