Voici venu le temps du quatrième album studio pour My Brightest Diamond, un projet musical intimiste et déjanté, qui le rend difficilement identifiable, mais sans le déclasser. Car l’originalité musicale sans cesse repoussée ne tombe jamais en absurdité, les instruments se mélangent à la voix ténébreuse de Shara Worden et le tout forme un ensemble harmonieux, malgré les turbulences sonores. Les hurlements, les battements, les tribulations rythmiques, le désordre cuivré invitent à la méditation. Les titres, « Pressure », qui inaugure une énergie débordante mais toujours canalisée, et « Lover Killer » libèrent des palpitations, les vacillements d’une combinaison entre la violence des percussions, la détresse vocale de Shara Worden et la mystérieuse affectivité qui en ressort. Comme « All Things Will Unwind » (2011), « This Is My Hand » est d’abord une œuvre d’inspiration tribale, car Shara Worden n’est pas une icône esseulée, elle est une référence d’époque. Ce nouvel opus est versatile, il peut surprendre, mais toujours dans le bon sens.
Tous droits réservés – Shara Worden maîtrise toute la palette de son talent dans « This Is My Hand ».