Légende vivante, Robert Plant a marqué l’histoire en tant que chanteur du groupe culte Led Zeppelin. Sa collaboration avec le guitariste Jimmy Page s’avère, encore de nos jours, l’une des plus performantes du rock boosté à la testostérone. Avec Led Zeppelin, Robert Plant ne s’est pas contenté de pousser la chansonnette sur du pop-rock, du rhythm’n’blues ou du rock psychédélique, styles en vogue en 1968, quand le combo fut fondé. Car Plant et ses acolytes font figure de défricheurs, de pionniers d’un genre qui abreuve les kids, encore aujourd’hui, en sensations fortes: le heavy metal. Led Zeppelin exécutait un rock aux atours durs, certes, mais sans oublier de faire honneur à ses origines, puisant avec bonheur dans un blues authentique, aussi moite qu’habité, tout en sculptant cette substance brute à coups de six-cordes acides et acérées.
Alors que ses anciens collègues grappillent quelques dollars de plus en effectuant des tournées sous le nom mythique qui a construit leur renommée, Robert Plant continue d’investir sa créativité dans sa carrière solo, n’en déplaise à celles et ceux qui rêvent d’une reformation complète de Led Zep. Le bonhomme n’a pas choisi la facilité! Trois ans après "Raising Sand", surprenant album enregistré avec la chanteuse et violoniste country Alison Krauss, Robert Plant livre "Band of Joy", son neuvième effort studio qui porte le nom de son groupe pré-Led Zep. Et le chanteur impressionne! A 62 ans, il fait preuve d’une formidable ouverture d’esprit, d’un éclectisme à l’élégance naturelle et d’un dynamisme à faire pâlir d’envie ses pairs âgés de 30 ou 40 ans de moins. Robert Plant n’a qu’une devise: toujours aller de l’avant.
Les festivités débutent avec un "Angel Dance" savoureux. Sans être très original, ce morceau envoûte l’auditeur par son rythme hypnotique, légèrement tribal, ainsi que par la justesse du chant de Plant, tant au niveau des notes que de son intensité. Plus loin, "Central Two-O-Nine", titre bluesy, poussiéreux et fédérateur, distille un bien-être contagieux. Le musicien britannique sait aussi très bien s’y prendre lorsqu’il s’agit de convier son public à se laisser cajoler par de longues mesures planantes à souhait ("Silver Rider").
Certains morceaux de "Band of Joy" se révèlent plus anecdotiques, la preuve par la reprise de "You Can’t Buy My Love", rock’n’roll hoquetant sans grand intérêt. De même que "Falling in Love Again", ballade sirupeuse qui réussit l’exploit d’ennuyer l’audience au bout de cinq petites secondes d’écoute… En fin de disque, on retiendra le très subtil "Satan Your Kingdom Must Come Down", chanson épurée, d’une sobriété qui sied on ne peut mieux au grand Robert Plant.Site officiel de Robert Plant