Les fans de la première heure souhaitaient, depuis quelques albums, voir Jamiroquai revenir vers ses bases fondamentales. Avec le nouvel album de la troupe de Jay Kay, leurs voeux ont bel et bien été exaucés! L’identité audio de "Rock Dust Light Star" fait clairement penser à "Emergency On Planet Earth", "The Return of the Space Cowboy" et "Travelling Without Moving", les 3 premiers albums irréprochables de ces rescapés du mouvement acid jazz.
Marquant une rupture avec les méthodes de production actuelles qui, grâce aux technologies modernes, permettent un contrôle extrême dans l’assemblage des différentes pistes sonores – pour le meilleur comme pour le pire – Jamiroquai a décidé de revenir à une musique moins électro et plus organique. Si l’album véhicule chaleur humaine et spontanéité, on le doit à un enregistrement intégralement effectué en live. Cette méthode de production "à l’ancienne" a eu un net impact sur la forme aussi bien que sur le fond. Et les compositions de cette formation britannique active depuis le début des années 90 ont retrouvé une fraîcheur inespérée. En outre, "Rock Dust Light Star" démontre que changer de label a du bon. En quittant Sony BMG pour Mercury Records, Jamiroquai nous apparaît moins formaté.
Le ton de l’album ne s’éloigne tout de même pas sur chaque titre des précédents "A Funk Odyssey" (2001) et "Dynamite" (2005). Pour preuve, le single électro-funk "White Knuckle Ride", que l’on pourrait sans problème attribuer aux Scissor Sisters. Sans manifester une grande originalité, ce titre dansant montre que le chanteur à la collection de coiffes qui ferait pâlir d’envie le Chapelier fou a retrouvé son peps d’antan.
Le son de Jamiroquai se réfère toujours aux mêmes grands noms, de Stevie Wonder aux Jackson Five, en passant par les Bee Jees. Le groupe de Jay Kay fait parfois des incursions réussies sur des terres plus rock, comme sur le revitalisant "Hurtin’", morceau aux teintes bluesy qui pourrait passer pour du AC/DC, ou du Lenny Kravitz, rehaussé d’un groove irrésistible.
L’iroquois funky de la pop sait aussi s’y prendre quand il s’agit de baisser le tempo et enrober sa voix d’une douceur suave. Ce qu’il fait parfaitement sur le beau et lancinant "Blue Skies", chanson calme qui fonctionne mieux que le titre soporifique et un peu kitsch "Never Gonna Be Another".
Que l’on aime ou non, on ne peut nier que la musique de Jamiroquai a ceci de particulier, qu’elle sonne indémodable. A défaut de dresser de nouvelles perspectives… Car même s’il ravira les fidèles, "Rock Dust Light Star" fait l’aveu, avec ce retour aux sources, que le groupe ne parvient plus à évoluer. A moins que cet opus ne soit à prendre comme une sorte d’auto-hommage, avant de se hisser vers une réelle réinvention? L’avenir nous le dira… Mais après tout, est-ce vraiment ce que l’on attend encore de Jamiroquai?Site officiel de JamiroquaiMySpace de Jamiroquai