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Les prêcheurs maniaques visent le mainstream

credits:©Sony BMG

La fierté rock du Pays de Galles ne chôme pas. Les Manic Street Preachers, qui ont sorti le remarqué et poignant "Journal for Plague Lovers" il y a un peu moins d’un an et demi, sont déjà de retour aux affaires. Avec "Postcards from a Young Man", les trois prédicateurs des rues ont annoncé la couleur: faire un album mainstream. Selon les propres aveux des membres du groupe, ceux-ci aimeraient bien pouvoir entendre les titres de leur nouveau bébé à la radio.

Non que les prolifiques Manic Street Preachers, fondés en 1986, se montrent incapables de vendre des disques. Rien que leur longévité le prouve. Sans compter celui qui vient tout juste de débarquer, leurs albums ont plus d’une fois sur deux atteint au minimum le statut de disque d’argent au Royaume-Uni. Leur plus gros succès à ce jour, "This Is My Truth Tell Me Yours", avait été honoré d’un Brit Award en 1999. En proclamant vouloir toucher les masses, les Preachers sous-entendent qu’ils ont ficelé la tracklist de "Postcards from a Young Man" dans le but assumé de se montrer accessibles au plus grand nombre. Voilà qui pourrait éveiller quelques craintes… Rares sont les musiciens en mesure de réaliser le grand écart entre les attentes antagonistes de différents publics sans mettre leur entre-jambes en péril…

Et comment fédérer les foules en musique? Le groupe gallois l’a bien compris: tout simplement en conviant son monde à dodeliner de la tête, voire carrément à sautiller, sans omettre de communiquer quelques intentions qui vont droit au coeur. Hymne dont l’intro emporte tout sur son passage, "(It’s Not War) Just the End of Love" met directement en avant les atouts du disque, à savoir un son à la fois poli et punchy, ainsi que le timbre toujours impeccable de James Dean Bradfield, chanteur généreux et authentique.

Hélas, la chanson éponyme et la suite du menu calment l’enthousiasme des auditeurs, la faute à une orchestration pompeuse révélant la face obscure et dispensable des Gallois. "Some Kind of Nothingness" laisse une curieuse impression, assaillant les tympans avec les mêmes défauts que le morceau précédent, mais laissant ensuite un arrière-goût plus subtil. Plus loin, "Hazelton Avenue" ne démarre pas mal du tout, avant de nous caresser à rebrousse poil par le biais d’envolées de violons kitsch au possible…

Aura-t-on encore droit à un titre franchement convaincant dans sa totalité? Malheureusement non. Mais avouons que de bons moments nous attendent, comme à l’écoute d’"A Billion Balconies Facing The Sun", de l’énervé "Dont’ Be Evil" ou encore de "Golden Platitudes", morceau qui synthétise à lui seul aussi bien les bons que les mauvais côtés de ces trop hétéroclites "cartes postales pour un jeune homme".Site officiel des Manic Street PreachersMySpace des Manic Street Preachers

/ATCNA