
Le groupe de heavy metal britannique Iron Maiden existe encore… Eh oui! On lui doit même la sortie considérée par certains comme la plus importante de cet été, saison morose en actualité discographique et découvertes soniques à se mettre sous la dent. Peu de groupes osent se risquer à publier une nouvelle galette durant juillet ou août, deux mois de torpeur estivale qui n’encouragent personne à passer trop de temps dans un magasin de disques, à écouter en détail les sorties récentes avant de prendre la décision de débourser. Et autant économiser pour faire la tournée des festivals!
En même temps, si l’on dispose déjà d’une notoriété mais que l’on nous colle de plus en plus souvent l’étiquette d’"ex-gloire", l’été peut se profiler comme une période propice à la livraison d’une nouvelle galette, afin d’éviter de croupir dans l’ombre des campagnes promotionnelles d’artistes plus branchés. Iron Maiden a certainement dû se faire cette réflexion avant d’envoyer dans les bacs "The Final Frontier". Ou alors le hasard fait bien les choses!
Quand on a été enfant et préadolescent durant la fin des années 80 et le début des nineties, dans notre imaginaire inconscient se sont subrepticement ancrées de curieuses et plus ou moins esthétiques – à défaut d’être vraiment effrayantes – iconographies de zombies sanguinolents. Rien d’étonnant à cela: tous les kids de l’époque portaient des t-shirts estampillés "Iron Maiden" pendant jusqu’aux genoux. Car oui, ce groupe de heavy metal britannique désormais vieillissant a bel et bien été à la mode à une époque obscure et lointaine! Durant sa carrière, il a vendu plus de 100 millions d’albums. Voilà qui mérite d’accorder le respect à ces musiciens adorant arborer une horrible tignasse permanentée. Heureusement, le look ne fait pas l’artiste!
Histoire de montrer que le combo a encore la patate, "The Final Frontier" bénéficie d’une longueur jamais atteinte par Iron Maiden. Plus de 76 minutes de metal lourd à tendance progressive nous sont ainsi proposées. Et les fans du genre auraient tort de faire la fine bouche et de ne pas accueillir ce disque à bras ouverts. Plus agressif que sur les précédentes galettes mais toujours aussi expérimental, le groupe pourrait même passer pour authentiquement fou en essayant, après tant d’années, de se réinventer opus après opus. Iron Maiden n’a pas peur de laisser l’auditeur hagard et égaré, tant la structure de l’album et de chacun des morceaux déstabilise et communique un sentiment d’insécurité qui, bizarrement, donne envie de continuer l’écoute pour savoir où diable tout ceci va nous mener.
Pour se prouver que le combo britannique essaie vraiment d’élargir ses horizons, rien que la longue intro "Satellite 15…" peut suffire. Compositions ambitieuses injectées d’une ambiance d’odyssée spatiale périlleuse et chevaleresque, cet opus n’a dans le fond rien à envier à l’esprit inventif manifesté dans les meilleures productions de heavy metal de la fin des années 70.Site officiel d’Iron Maiden