
Après un succès d’une ampleur égale à "The E.N.D.", la plupart des groupes auraient décidé de temporiser. Histoire de profiter comme il se doit de l’argent gagné, mais aussi de réfléchir sérieusement et sans pression à la suite de leur carrière. Les Black Eyed Peas, manifestement accros aux studios d’enregistrement, n’ont laissé passer qu’un an et demi entre leur 5e et 6e album. Ils auraient mieux fait de nous laisser davantage de répit…
En nommant leur nouvel opus "The Beginning", les Black Eyed Peas font preuve d’une certaine ironie… Ce groupe au succès commercial phénoménal semble vouloir nous dire qu’il s’agit là pour eux d’un nouveau départ. Pourtant, dans les faits, il ne s’est en rien réinventé. Au contraire, la bande de Fergie et de Will.i.am a continué sur sa lancée en proposant des chansons dans la même lignée que le méga tube "I Gotta Feeling".
Rythme dansant, mélodies minimalistes conçues pour s’ancrer dans les esprits à la 1ère écoute, utilisation à outrance d’effets tels que le vocoder, les titres composant "The Beginning" ont été produits dans le but à peine voilé de réitérer le carton du précédent album. Il paraît bien loin le temps où les Black Eyed Peas n’étaient qu’une formation de hip hop parmi d’autres, avant que la chanteuse Fergie ne les rejoigne, changeant leur identité pour en faire une machine à hits, à même d’enthousiasmer les foules indistinctes des boîtes de nuit de la planète.
La plupart des morceaux de cet opus souffrent du même problème que le titre "I Gotta Feeling". Leur effet stimulant se périme vite! Après quelques écoutes, couplets et refrains dans un 1er temps accrocheurs commencent rapidement à taper sur le système… Le single "The Time (Dirty Bit)", construit autour d’un beat sautillant et d’un sample puisé dans la soundtrack du film "Dirty Dancing", ne s’agrémente que des quelques strophes répétées à tout va, jusqu’à devenir extrêmement lassant. Cette électro-pop simpliste n’a bien entendu pas d’autre prétention que de divertir les noctambules faciles à contenter. Sauf que le groupe a déjà prouvé qu’il était en mesure de le faire. Alors pourquoi sombrer ainsi dans la facilité? Le succès commercial aurait-il érodé à ce point l’imagination des Black Eyed Peas?
Soyons honnêtes: quelques morceaux sortent un peu du lot, prouvant que le combo sait tout de même faire autre chose que des tubes ultra calibrés. Comme "The Best One Yet (The Boy)", davantage inspiré dans sa manière d’assembler différentes textures sonores très synthétiques, en dépit du timbre sans profondeur de Fergie répétant en boucle les mêmes mots.
Le nouvel album des Black Eyed Peas va sans aucun doute cartonner… Le groupe ne déplorera pas notre manque d’enthousiasme, comparable à celui de la majorité des critiques un minimum professionnel.Site officiel des Black Eyed PeasMySpace des Black Eyed Peas