
Après le succès planétaire fracassant d’"Only by the Night", sorti en 2008, les Kings of Leon n’ont déjà plus grand chose à prouver. Chaque morceau de cet album, écoulé à 6 millions d’exemplaires et récompensé par 2 Grammy Awards, aurait pu faire office de meilleur single de l’année. Citons par exemple "Sex On Fire", "Use Somebody", "Notion" ou "Crawl", titres qui, à défaut de se ressembler un peu, témoignent d’une facilité d’écriture tout en véhiculant à la fois une énergie canalisée avec tact et des émotions universelles.
Sans rien réinventer, ne défrichant aucun nouveau territoire, les Kings of Leon se contentent de livrer un pur pop-rock de tendances sudistes (le quartet est originaire de Nashville), à l’orchestration bien en place et aux refrains aussi passe-partout que rassembleurs. La voix reconnaissable entre mille du chanteur Caleb Followill a certainement garanti au combo de connaître une telle consécration. De même que des compromis esthétiques, qui ont mené ce groupe constitué de 3 frères et de leur cousin à cibler plus explicitement une audience dite mainstream. Ce que les fans de la première heure n’ont d’ailleurs pas forcément tous apprécié…
D’un côté libérés de la pression de plaire à un large public, y compris dans son pays (les Américains n’ont été conquis que par leur précédent opus), les Kings of Leon se devaient pourtant de confirmer, avec la sortie de "Come Around Sundown", qu’ils étaient sans conteste l’un des plus gros groupes de rock du moment. En réalisant une sorte de synthèse épurée de ce qu’il a offert depuis sa première galette "Youth and Young Manhood" (2003), le quartet vise aussi large qu’avec "Only by the Night", tout en reconquérant les grincheux qui n’avaient pas été séduits par ses appétences pour une plus importante popularité. "Come Around Sundown" a toutes les chances de cartonner autant que le disque auquel il succède, si ce n’est davantage.
Tube imparable, le single "Radioactive" irradie déjà de toute sa force les ondes FM et les radios disséminées sur la Toile. Ayant largement l’étoffe de faire vibrer des stades entiers au son de ses riffs de guitare aiguisés et garnis d’échos façon The Edge de U2, cette chanson à la structure sans surprises se voit magnifiée par des choeurs de style gospel vraiment des plus prenants. Tout aussi fédérateur, "The Face", morceau à la tension qui monte progressivement, évoque Bruce Springsteen, à qui le timbre et le chant habité du chanteur Caleb fait d’ailleurs souvent penser.
"Back Down South" nous convie dans le Delta du Mississippi pour une ballade bluesy aux accents country. "Pyro" dégage une atmosphère mélancolique et nous prend tranquillement par la main jusqu’à un refrain un brin convenu qui se répète trop à la fin du morceau. Formatés mais talentueux, les Kings of Leon ont trouvé le bon compromis permettant de mener une carrière au long cours.Site officiel des Kings of LeonMySpace des Kings of Leon