Katy Perry entrera-t-elle dans la postérité en tant qu’auteur d’un tube dont tout le monde fredonne l’air sous la douche, mais sans se souvenir du nom de son interprète? Le hit qu’était son single "I Kissed a Girl", il y a deux ans déjà, a bien entendu permis à la jolie chanteuse de se faire connaître sur la planète entière. Mais un tel succès a de quoi mettre la pression pour la suite. Et l’on pourrait objectivement se demander si Miss Perry a les moyens de nous refaire le coup à chaque album.
Deux singles ont été balancés bien avant la sortie de "Teenage Daydream": le titre éponyme et, le printemps dernier, "California Gurls". Ce dernier, sans le featuring de Snoop Dogg, n’aurait franchement aucun intérêt. Et cette ritournelle électro-pop avec laquelle les radios nous ont rabâchés les oreilles, a même fini par provoquer une certaine overdose chez les auditeurs, comme le font souvent les morceaux de l’été… même de qualité honnête.
Toujours d’apparence sensuelle et sucrée – surtout lorsqu’elle pose comme sur la pochette, lascive et dénudée sur un nuage à l’allure de barbe à papa -, Katy Perry semble tout de même un peu trop miser sur son image. Avant le carton de son "I Kissed a Girl", son espièglerie sans complexes, son côté chipie californienne qui a bien compris les codes du métier, se présentaient tels des atouts aussi aguicheurs que son sourire et ses grands yeux bleus. Aujourd’hui, malheureusement, les mêmes caractéristiques mises en avant sonnent faux.
Dans le fond, Katy semble avoir eu du mal à faire des choix. "Teenage Dream" part un peu dans tous les sens. La chanteuse semble se chercher tout au long de l’album. Elle peine à se forger une identité artistique, peut-être trop obnubilée par l’amour vécu dans la vraie vie. Le bonheur qu’elle vit avec l’exubérant Russell Brand ne fait en tout cas pas d’elle une grande parolière. Ses textes terre-à-terre donnent l’impression que Katy est restée bloquée dans sa période adolescente. Et pour elle, cette période de la vie prend une tournure particulièrement stéréotypée.
A bientôt 26 ans, son image de babydoll ne pourra pas tenir encore des années. Il serait tant pour la chanteuse, pas forcément de se prendre trop au sérieux, mais de ne pas s’acharner à suivre les traces de nombreuses autres Lolita de la chanson. On commence à trop connaître leurs refrains. On reste persuadé que Katy Perry est bien plus intelligente qu’elle ne le laisse paraître. Et plus talentueuse également. On est prêt à parier que dans quelques années, cet album se révélera mineur dans la discographie de la belle Californienne.
"Teenage Dream", manquant d’homogénéité et trop brouillon, ne ressort finalement que comme une liste de chansons balancées à la va-vite dans l’unique intention de justifier les deux singles qui l’ont précédés.Site officiel de Katy PerryMySpace de Katy Perry