Katie Melua essaie de se réinventer

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A 25 ans, la belle et talentueuse Katie Melua a déjà pu prouver au monde entier qu’elle avait tout de l’artiste authentique. Après trois albums à gros succès, dans lesquelles elle distillait un pop-folk sans folie mais efficace, teinté de blues et de jazz, on pouvait craindre que la chanteuse et guitariste ne se mette à tourner en rond… Sans se montrer d’une inventivité incommensurable, Katie a au moins le mérite d’avoir tenté de prendre des risques et de se réinventer sur son nouvel album "The House".

Melua va certainement choquer quelques-uns des ses inconditionnels admirateurs avec les paroles de la chanson d’introduction, "I’d Love to Kill You", ballade meurtrière que l’on espère écrite au second degré! "J’adorerais te tuer pendant que tu manges, le plaisir aurait un goût si doux", proclame-t-elle de sa bouche habituée à exprimer des sentiments davantage fleur bleue. Ce morceau de musique folk banale contraste fortement avec son texte insolite.

Grosse surprise sur le plan musical, l’orientalisant single "The Flood" exploite une orchestration ambitieuse qui s’appuie sur une basse répétitive et hypnotique. La voix de Katie part explorer des recoins dans lesquels on ne se souvient pas l’avoir déjà vu s’aventurer. Le titre progresse soudainement vers une sorte d’électro-pop éthérée qui, sans toutefois être originale, nous expose une face cachée de la charmante artiste britannique.

Le baroque et balançant "A Moment of Madness" permet à Katie Melua d’imposer toute sa maîtrise au chant, en dosant avec subtilité puissance et tonalité. Sur le délicat "Red Balloons", la chanteuse apparaît aussi gracieuse que touchante, jouant comme elle sait si bien le faire de son timbre à la fois friable et profond. Dommage que le tempo soit aussi lent… On pourrait faire ce dernier reproche à d’autres titres inclus dans "The House", comme "No Fear of Heights" et "The One I Love Is Gone", difficiles à écouter jusqu’au bout si l’on n’a pas bu de café au préalable! L’intimiste titre éponyme qui clôt le disque n’est pas plus entraînant, mais dégage une forme de suspense qui parvient à accrocher l’auditeur.

Avec "The House", en s’émancipant un peu, Katie Melua livre toujours une pop acoustique très aisée d’accès; une marque de fabrique dont elle ne semble pas vouloir se dépêtrer.

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/ATCNA