Très discrète depuis la sortie de "Detours" en février 2008, Sheryl Crow nous revient cet été avec un nouvel album intitulé "100 Miles from Memphis". Le 7e opus de la belle chanteuse américaine mêle avec habileté la pop à la country et à la soul. Pour Sheryl Crow, c’est en quelque sorte l’album de la sérénité retrouvée, après sa séparation brutale avec le champion cycliste Lance Armstrong suivie par son combat contre le cancer du sein. Elle s’en est sortie avec la détermination d’une vraie fille du Missouri et peut désormais contempler son score hors norme (35 millions d’albums écoulés à ce jour dans le monde, 9 Grammy Awards) et se laisser aller au plaisir de faire découvrir sa nouvelle galette par le biais d’interviews soigneusement distillées dans la presse magazine. Militante dans l’âme (elle s’est exprimée contre l’avortement, la guerre en Irak, les armes nucléaires, les sans-abris…), l’artiste n’oublie jamais de glisser un mot sur le crabe qui a failli la bouffer, afin de faire bouger les choses en matière de recherche médicale et de prévention sanitaire. C’est essentiel pour la chanteuse actuellement, car, dit-elle dans le magazine américain "Redbook", "mon cancer m’a changé de toutes les manières possibles, j’ai réalisé ce qui était vraiment important. J’ai appris à prendre soin de moi et invité certaines personnes à le faire aussi…"
Le titre de l’album "100 Miles from Memphis" est plus un clin d’oeil à la jeunesse de Sheryl Crow qu’une tentative de localisation géographique avec la musique en guise de GPS! Dès les premières notes, l’interprète rend hommage aux musiciens qui ont nourri son terreau artistique en berçant son adolescence: de Ray Charles (idole de la soul) à Dusty Springfield (chanteuse anglaise prodigieuse des 60’s), en passant par l’intégralité des écuries Tamla Motown et Stax, labels américains concurrents qui ont littéralement porté la soul music à son apogée (avec notamment Marvin Gaye, les Pointer Sisters et The Temptations). Autant d’influences de grande qualité orchestrées par 2 producteurs inspirés: Justin Stanley (petit génie californien qui a travaillé avec Beck) et Doyle Bramhall II (ex-guitariste d’Eric Clapton). Tout ceci, évidemment, se traduit par un changement de style à 380 degrés qui surprendra à coup sûr plus d’un auditeur habitué au style de Sheryl Crow, nettement plus rock!
Ce 7e album s’avère également riche en invités de marque. Débarqué en visiteur inespéré, Justin Timberlake assure les choeurs d’une manière particulièrement généreuse et altruistes sur "Sign Your Name", un titre composé par Terence Trent d’Arby en 1987. Keith Richards (Rolling Stones) s’amuse comme un petit fou à la guitare sur un morceau à coloration reggae, "Eye to Eye". Quant à Citizen Cope, nouvelle star revendiquée de la soul, il fait merveille sur la reprise de "I Want You Back" des Jackson 5. Encore un joli clin d’oeil au passage, Sheryl Crow ayant débuté sa carrière en 1988 comme choriste du King of Pop! Une manière touchante de boucler la boucle…site officiel de Sheryl Crow